Je peux poser la même question plusieurs fois avec des protocoles de décision différents, je n’aurais pas nécessairement la même réponse. « Qu’est-ce qu’il raconte ? » Et bien, vous allez jouer pour comprendre.
Tous les jours ou presque, vous prenez des décisions. Certaines sont plus simples que d’autres, car elles ne sont pas nécessairement collectives. Tiens, ce matin, j’hésite entre thé ou café. Dès lors que l’on prend une décision avec au moins deux personnes, cela devient plus compliqué. Sans souvent en avoir conscience, on utilise alors un protocole de décision. En voici une liste non-exhaustive.
Comme vous l’aurez deviné, c’est un acronyme que voilà décrypté : Highest Paid Person Opinion. Pour faire simple, c’est la personne la mieux payée (une autre façon de dire le chef) qui décide pour tout le monde.
Toutes les personnes qui participent à la décision doivent être d’accord.
Pour qu’une décision soit prise, une majorité de personnes doivent être d’accord. Il existe quelques variantes avec majorité absolue ou relative, à deux tours…
Nous avons plusieurs choix possibles. Les personnes lèvent une main quand elles sont réticentes sur une proposition et deux mains quand elles sont très réticentes. Le choix qui a le moins de voix est sélectionné.
Une personne propose une réponse à une question. Alors les autres participants peuvent répondre par 3 choix : - Je suis d’accord : pouce levé - Je consens : main horizontale ou à plat. En consentant, j’exprime une opinion. Je consens que la personne ayant proposé aille plus loin. - Je mets mon veto : pouce en bas. Si je mets un veto et contrairement à l’ONU, je dois expliquer les raisons de mon veto et proposer une porte de sortie. Je serais d’accord si… Pour que la décision soit prise, il ne faut pas de veto et une majorité de vote ‘Pour’.
Une personne veut prendre une décision. Elle se doit d’aller prendre l’avis de toutes les personnes impactées par sa décision ainsi que de prendre conseil auprès des personnes compétentes sur le sujet de la décision. Ensuite, la personne prend sa décision.
Il y a quelques temps j’aurais trouvé cette proposition un peu farfelue. Dans ‘Antifragile, Nicholas Taleb parle de la façon dont il visite les villes en allant au hasard. Il découvre ainsi des endroits qu’aucun guide n’a indiqué. Cela m’a rappelé comment je jouais parfois à un jeu du nom de Diplomacy. Par défaut, c’est un jeu sans hasard et donc pourquoi jouer au début pour décider d’un mouvement ? A force de jouer avec les mêmes personnes, j’étais devenu prévisible. En utilisant le hasard, j’ai introduit de l’incertitude qui in fine m’a été bénéfique. J’ai fait des coups que je n’aurais sûrement pas fait normalement. Ce protocole est aussi intéressant quand aucun élément ne permet une décision rationnelle. Ne passons pas trop de temps à réfléchir et agissons.
Voici le déroulement de la séance : - Jeu dixit : Choisissez une image qui illustre ce que vous avez retenu de l’article ou vos attentes pour ce soir. Le but est que tout le monde puisse prendre la parole en début de séance et puisse se stimuler l’imagination. - Un résumé très rapide de l’ensemble des prises de décision. - Une activité par groupe de deux. Demander aux personnes de trouver un exemple dans la vie pro ou perso pour chaque mode de prise de décision et d’échanger sur le sujet. - Dernière activité par groupe de six. Un dé pour choisir le mode de prise de décision avant de lire une question. Une fois que la prise de décision est faite, demander à chacun comment il se sent avec cette décision. Les joueurs s’expriment en choisissant une carte parmi trois cartes smileys.
Le but de jouer et donc d’utiliser les protocoles est d’en faire ressentir les effets. Il n’y a pour moi pas un protocole de décision à utiliser dans tous les cas. La bonne nouvelle c’est que vous avez le choix, la mauvaise c’est que vous avez le choix :
En conclusion voici mon conseil : avant de prendre une décision, choisissez le protocole qui vous semble le plus approprié.
Développeur, maitrise d’ouvrage, chef de projet, manager, coach agile et maintenant … coach en organisation agile
It is not the strongest of the species that survives, nor the most intelligent that survives. It is the one that is most adaptable to change. (Darwin)