C’est l’histoire d’un nom qui correspond mieux à ce que je fais, inventé par Gilles Philippart il y a quelques années. Et pourquoi ne pas parler de coach Agile ? Si je résume ce que je faisais avant, j’aidais des équipes à faire de la gestion de projet Agile. Je les aidais à passer d’un mode prédictif (cycle en V) à un mode adaptif (Scrum). Pour être explicite, je considère que le mot Agile est compris aujourd’hui comme voulant dire Scrum. Si cela se traduisait par des équipes capables de changer plus facilement d’orientation, cela ne voulait pas dire pour autant qu’elles pouvaient le faire à n’importe quel moment. Je parle de livraison après plusieurs sprints, de priorisation de projet mensuel et de budget annuel.
Si je dois caractériser une organisation fluide, je regarde comment elle prend ses décisions :
- Est ce qu’il y a un momentum de décision dictée par un process ou est ce que c’est un évènement qui déclenche une décision ?
Cela se voit beaucoup sur le développement produit, je m’attends plus à livrer/activer les fonctionnalités au fur et à mesure. Cela me permet d’avoir du feedback à un niveau fin (pas un agrégat) et donc de valider mes hypothèses au fil de l’eau. Je passe d’un mode “Celui qui fait le plus de bruit” à un mode “Data driven decision” pour améliorer mes décisions tout en gardant en tête qu’elles (les data) sont de l’aide à la décision.
Livrer un produit de manière unitaire est souvent un objectif moyen ou long terme. Cela nécessite (liste non exhaustive) d’identifier de petits changements de comportement utilisateurs, d’avoir un produit tout le temps stable, d’avoir la capacité de ne livrer/activer que des bouts, de bien connaitre ses priorités et de gérer ses files d’attente / limiter l’en cours.
- Comment l’organisation nourrit l’autonomie et la responsabilisation ?
L’armée américaine considère qu’à chaque niveau remonté dans la hiérarchie, une décision prendra 3 fois plus de temps. Si je veux donc être fluide, je pars majoritairement sur de l’ordre par intention. Je donne l’objectif et les contraintes sans donner le comment. Je laisse chaque niveau définir son comment au regard du quoi. Cela passe souvent par une plus grande dissémination de l’information et une moins grande spécialisation.
- Est ce que je peux changer le système ?
L’organisation parfaite n’existe pas ou si elle existe cela est vraie pour un temps court. En partant de ce postulat, je travaille beaucoup plus sur la capacité d’une organisation à changer / s’améliorer. Il s’agit d’éviter le changement par rupture qui stresse pour passer à un changement permanent. Pour les managers, il s’agit pour beaucoup de lâcher prise et de laisser les choses se faire dans un cadre. Pour tous il s’agit de réconcilier vision personnelle et vision de l’organisation. Je rajouterais un dernier élément difficile à traduire à savoir la psychological safety. Il s’agit de la capacité à exprimer ses doutes et ses peurs sans conséquence négative sur son image, son statut, sa carrière…
Et donc il fait quoi le flow coach ? Et bien tout ce qui est en son pouvoir pour aider une organisation à être fluide.