On est agile, on ne fait pas de l’agile
La base de l’agilité est le manifeste agile, c’est un ensemble de quatre piliers véhiculant les valeurs de l’agilité. Tout le monde s’accorde à dire, que ces valeurs sont des guides qui nous permettent de faire des choix dans nos actions quotidiennes.
Il en résulte une culture de l’auto-organisation qui permet de répondre rapidement à son environnement. Les équipes que nous accompagnons deviennent en effet capables de résoudre par elles même les blocages et de mettre en œuvre un ensemble de pratiques afin de s’améliorer continuellement.
Si quelqu’un utilise un couteau et une toque, cela fait il de lui un grand chef ? Peut-on dire que c’est un cuisinier ? Ou qu’il apprend à cuisiner ?
Est-il possible de faire autre chose que de la cuisine avec une toque et un couteau ?
A quoi peut-on voir que quelqu’un apprend la cuisine? A quoi peut-on voir qu’il est devenu un grand chef?
Ces questions se posent régulièrement dans les entreprises. Cela souligne entre autre la question des KPIs ou des indicateurs de transformation.
Plus prosaïquement, utiliser un outil d’agiliste sans en comprendre son essence et sa raison d’être, ne fait pas de nous une équipe agile.
Le fait de voir une multitude de méthodes et d’outils permet d’ouvrir des possibilités et chacun des outils permet un grand numbre d’expériences dont l’objectif est l’agilité de l’équipe.
Par exemple, Xtreme Programming (XP) souligne l’importance du pair programming. Nous avons rencontré des équipes qui ont testé diverses approches de cette pratique, malgré les résistances initiales. Elles ont par exemple expérimenté:
En bref, de multiples expériences pour arriver à comprendre l’enthousiasme des défenseurs d’XP.
Je vous invite à tester vos découvertes !
La première phase de l’apprentissage consiste souvent à répéter les gestes du maître.
Revenons à notre exemple du TDD, nous avons croisé une équipe qui était très contente de cette pratique et qui commençait à être ralentie par la maintenance de ses tests.
Était-elle passée de l’apprentissage à la compréhension du compromis ou imitait-elle les gestes sans les comprendre, comme dans le culte du cargo ?
Comment discerner si l’équipe est dans une démarche d’apprentissage ou dans un simple mimétisme ?
Expérimenter de nombreux outils et méthodes permet d’en comprendre les avantages et les limites pour ne garder que ce qui permet à l’équipe de livrer plus rapidement du code de qualité et sans bugs.
Maîtriser et comprendre plusieurs techniques, permet d’avoir un impact reproductible sur le réel.
Cela permet à l’équipe de s’adapter aux changements et faire des promesses tenables.
L’agile dispose de nombreux outils, il est impossible de tous les connaitre ou de tous les comprendre. En revanche comprendre le pourquoi de chaque pratique proposée ou évoquée en équipe nous semble le principal critère du niveau d’agilité d’une équipe.
De plus, il est toujours possible d’arriver à un niveau de conscience supérieur en voyant une nouvelle face de cet objet abstrait et protéiforme qu’est l’agilité. Contrairement à un objet physique, on ne peut pas en voir toutes les facettes, donc on peut toujours essayer d’en percevoir un nouvel aspect.
L’apprentissage de cet art qu’est l’agilité n’a donc pas de fin, et nous sommes convaincus que chercher en permanence à s’améliorer est indispensable.
L’agilité est avant tout un ensemble de valeurs. Elle dispose de beaucoup d’outils, mais ils ne sont que des ustensiles pour permettre l’expérimentation vers sa maitrîse.
Dans un premier temps, ils permettent d’élargir les possibles. Puis ils pourront permettre d’expérimenter et de s’entraîner, à condition d’éviter de tomber dans le culte du cargo. Ensuite, l’équipe pourra mélanger différents outils ou pratiques et en comprendre le pourquoi afin d’être capable de faire des choix en pleine conscience. Cependant, le chemin, n’est jamais terminé et il est toujours possible de s’améliorer.