Dans cette série “Le changement, c’est maintenant”, je décris les différentes façons utilisées pour “changer” organisation. Dans ce post, je vais copier pour gagner.
Crossing the chasm
Commençons par discuter innovation avec Geoffrey Moore. Quand un nouveau produit apparait, sa courbe d’adoption est en plusieurs étapes. Je passe d’abord par les early adopters, je saute vers la early majority, je deviens mainstream et donc je commence à toucher la late majority et je finis ensuite avec les retardataires.
Restons au chaud
Ce que l’on peut voir c’est que c’est un peu comme en vélo, si je suis devant je prends le vent et je dois dépenser plus d’énergie que ceux cachés dans le peloton. Et donc pour changer, je vais suivre les autres en restant au chaud.
Différent ?
Dans la pratique c’est un peu comme sur le tour de France, je vais choisir les jours où je vais tenter de gagner. Pour cela, je vais choisir mes combats. Sur le tour de France, c’est relativement simple. Je vais choisir les étapes qui correspondent à mon profil. Transposé au monde de l’entreprise, il s’agit plus de déterminer ce qui va me rendre différentiant par rapport à mes concurrents. Qu’est ce qui va faire qu’un client viendra chez nous et pas chez un autre ? Pour tout le reste, je vais me mettre à parité et donc faire comme tout le monde pour neutraliser les avantages concurentiels de mes concurrents. Cela a un impact assez fort sur le changement, je ne passe pas beaucoup de temps à chercher car je vais faire comme les autres.
Quoi copier ?
Il y cependant un piège à éviter. Je fais de l’agile comme tout le monde, j’ai mon datalake, je vais prendre des UX… Si je fais cela, je copie la solution sans comprendre le problème. Ce que je dois copier, ce sont plus les problèmes auxquels d’autres ont répondu que les solutions qu’ils ont trouvé. Il y a deux raisons derrière cela à savoir que je dois contextualiser les réponses à mon écosystème et comprendre pourquoi je fais les choses.
Quand partir ?
Dans une société de gestion pour laquelle j’ai travaillé, nous laissions toujours les autres passer devant sur les projets réglementaires pour leur laisser le temps de déchiffrer une réglementation pas toujours si limpide que ça. Comme nous savions que nous étions rapides pour développer, il nous suffisait d’attendre le dernier moment POUR nous.
Quelle stratégie ?
La grande difficulté quand l’on utilise ce type de stratégie, c’est de savoir quand suivre et quand prendre le vent. Une culture conservatrice peut finir par dire qu’il ne faut jamais partir en échappée. Dans ce cas et à moins d’être différenciant dans l’exécution, c’est un coup à toujours finir deuxième voir plus. Cela devient aussi compliqué de recruter des ’talents’ dans une structure peu innovante. Je connais une organisation dont la culture est de laisser les autres partir devant qui a très bien performé ces dernières années comparativement aux autres. Je ne sais pas si cela fonctionnera toujours, mais pour l’instant ça marche.
Autres tactiques :